L'Arche de Noé,
de Marie-Madeleine FOURCADE
En mai 1968, le Réseau Alliance est découvert par le grand public grâce à "Hérisson" avec la publication, chez Fayard, de "L’Arche de Noé" ; ce récit historique, écrit au Mas neuf, sa propriété de l’étang de Vaccarès, près d'Albaron, obtient un vif succès malgré le contexte social.
La revue de presse de Radio France 
"Parce que ses membres portaient des noms d'animaux, le réseau Alliance avait été surnommé l'Arche de Noé. Créé par le commandant LOUSTAUNAU-LACAU, dirigé à partir de 1941 par Marie-Madeleine FOURCADE, ce réseau de renseignements s'est vite imposé comme l'un des plus importants. L'histoire de cette organisation secrète a été relatée par Marie-Madeleine FOURCADE elle-même dans un livre judicieusement réédité. Hérisson - puisque tel était son nom de code - y rend hommage aux quelque 3.000 agents qui ont pu fournir aux Alliés une foule d'informations de première importance."
Jean-René VAN DER PLAESTEN, LE FIGARO MAGAZINE - édition du 29 mai 1998
Critique de 
"Marie-Madeleine
l'incroyable
Qui
acceptera l'idée qu'une jeune bourgeoise d'une grande
beauté ait dirigé pendant la dernière guerre une
organisation militaire, l'un des principaux réseaux de
renseignement des Alliés ? Qui se laissera convaincre qu'elle se
soit évadée deux fois, la première en se cachant
dans un sac postal, la seconde en passant tout simplement à
travers les barreaux de sa cellule (comme elle l'apprendra par la
suite, le maçon, anarchiste espagnol, avait triché sur
l'écart réglementaire...) ? Qui reconnaîtra dans
cette pauvresse errant en haillons dans la campagne aixoise,
après cette évasion qui lui laissera les tempes aplaties,
un des plus efficaces ennemis d'Hitler, d'ailleurs en liaison avec les
conjurés de Stauffenberg ? Cependant, l'épopée de
Marie-Madeleine FOURCADE morte en juillet 1989 pour être
oubliée (et il faut féliciter Plon de la
réédition de ce classique introuvable), n'est pas
contestée. Attendons toutefois la lumière
révisionniste qui nous expliquera que ce réseau Alliance
ne fut qu'une ramification de l'Abwehr, raison pour laquelle, soucieux
d'éviter les indiscrétions, les nazis
exécutèrent promptement ceux de ses agents qui
tombèrent entre leurs mains.
Cette
patriote admirable n'a rien d'une idéologue. Le chef qu'elle
remplace, le commandant Loustaunau-Lacau, était proche de PETAIN
encore à Vichy, et d'un de GAULLE qu'il connaît bien. A
propos de ce dernier, il tranche : « Son ascenseur ne
s'arrête pas à l'étage. » Autrement dit,
pourquoi prétendre incarner la France, mener à ce titre
un jeu politique, alors que l'urgence patriotique ordonne simplement de
combattre aux côtés des Anglais, auxquels le réseau
Alliance se rattacha donc directement. Avant d'être
surnommé « l'Arche de Noé », parce que
Marie-Madeleine donnait à ses agents des noms d'animaux : elle
était elle-même « Hérisson »...
Je
vous laisse découvrir ou redécouvrir une oeuvre militaire
considérable, accomplie à quel prix ! Je voudrais
insister sur la signification que peut avoir pour nous, aujourd'hui, ce
magnifique visage. Cette Marie-Madeleine m'apparaît comme la
féminité même en ce qu'elle a
d'irrésistible. Sa baraka ne va pas sans un sixième sens
qui lui permet de déjouer et de dominer le réel ses deux
évasions ne sont que deux exemples. Elle ne se réclame
que de l'évidence de la lutte à mener, elle fait preuve
du plus efficace pragmatisme, et cependant nous pouvons voir dans son
action une sorte de dénégation prodigieuse de la
réalité, pour autant que celle-ci est insupportable,
qu'on peut appeler poésie. Imaginez Nadja en guerrière...
« La lune est pleine d'éléphants verts » : ce
fut un des messages qui annoncèrent le Débarquement.
Grâce à des personnalités comme Marie-Madeleine
FOURCADE, la Résistance a fait de ce qui pouvait ressembler
à un astre mort, notre pauvre France anéantie, une
contrée héroïque et fabuleuse."
François GEORGE, LE MONDE - édition du 11 septembre 1998
À noter le téléfilm adapté du livre commandé par TF1 dont Isabelle ADJANI devait incarner Marie-Madeleine FOURCADE avant que la chaîne privée ne renonce au projet en mai 2005 ; cette "fiction" devait être tournée en juin 2005 sous la direction de Pierre BOUTRON, réalisateur du téléfilm "L'affaire Dominici", fils de Jean BOUTRON (alias "Taureau" et "Aso 43" ) et co-auteur du scénario avec l'historien Patrick ROTMAN, réalisateur du documentaire "Été 44" et de l'émission "Les brûlures de l'histoire".
